(Première publication sur sknob’s other posterous)
Tous les américains ou presque ont entendu parler de « the bell curve« . Issue d’un livre aussi célèbre que contesté paru durant les années 90, il s’agit à l’origine de la distribution du Q.I. de la population sur une courbe en cloche.
Passons sur le fait que le Q.I. ne mesure que le Q.I., que les tests de Q.I. sont biaisés culturellement, et que les auteurs tirent des conclusions plus que gerbantes de leur « découverte » (mais les États-Unis sont un des principaux berceaux de l’eugénisme, nous ne l’oublions pas).
Il n’en reste pas moins que l’expression « the fat part of the bell curve » est un mème bien installé dans les esprits outre-Atlantique. Elle fait référence au gros du bataillon, à la majorité moutonnière de la population.
Notre fameuse courbe est déclinée à toutes les sauces. Voici un exemple typique (et réel) utilisé dans le marketing :
Malgré mon goût pour les graphiques (comme l’atteste ce blogue), je m’étais juré de ne jamais m’approcher de cet objet statistique de destruction massive.
Pourtant, depuis les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle, la bell curve m’habite. Je n’arrive pas à me débarrasser d’une vision obsédante. N’en pouvant plus, je me suis dit que je pourrais peut-être m’en défaire en vous l’infligeant :
Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Ajoutons les fameuses postures A,B,C,D de la sémiotique de la crise qui vous ont tant fait jaser :
Et pour couronner le tout (vous m’avez sûrement vu venir) :
Quelle belle démonstration de la polyvalence de notre Bell Curve (qui n’a d’égal que la subjectivité et la mauvaise foi des postulats de départ !)