(Première publication sur sknob’s other posterous)
Donc, je ne m’attendais à rien.
(Pas facile à représenter, rien, sous forme de graphique).
Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à moins que rien. Ou à pire que rien.
En effet, une politique économique plus TINAnesque, tu meurs (ce n’est pas rien, voter le traité Merkozy).
Quant au reste, les politiques honteuses (Roms, Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes), se disputent aux reculades assez minables (pigeons, droit de vote des étrangers) aux positions ringardes et rétrogrades (cannabis, nucléaire, Hadopi, Google, et j’en oublie…) aux mesures qui se font attendre ou qui ont été oubliées, voire jamais sérieusement envisagées (interdiction des licenciements boursiers, guerre à la finance…).
Rien de moins.
Difficile, dans ces conditions, de reprocher au gouvernement les couacs à répétition. Il n’y est pour rien. Car on nage en plein retour du refoulé Freudien. Entre les rares ministres vaguement de gauche qui doivent avaler de sacrées couleuvres, et les ministres et une politique de droite qui ne s’assument pas, je m’étonne qu’il n’y en ait pas davantage.
Pas étonnant qu’en un rien de temps, la cote de popularité de Valls se soit envolée tandis que celle des autres s’effondrait. Car mine de rien, une ligne claire et assumée, fut-elle de droite, est bien moins anxiogène qu’un flou même pas artistique (grouate ? dauche ? Calling professor Schrödinger!).
Alors l’air de rien, certains font mine de s’étonner de l’amateurisme du gouvernement, qu’il ne soit pas mieux préparé après dix années passées dans l’opposition avec rien de mieux à foutre. C’est oublier un peu vite que l’opposition n’a effectivement pratiquement rien foutu, et n’est sorti de sa torpeur qu’à de rares occasions, pour voter le traité de Lisbonne, suicider Royal (deux fois) ou préparer l’arrivée triomphale du messie DSK par exemple.
On peut se rassurer en soulignant que l’opposition de droite est encore plus bête et bien plus méchante. Qu’un rien vaut mieux que deux tu l’auras. Que moins que rien, et même pire que rien, c’est moins pire que pire que tout.
Et qu’il suffirait d’un rien… De trois fois rien.
Je crains qu’il n’en soit rien, que les jeux sont faits, et que rien ne va plus.
Quoi qu’en disent les valeureux soutiens du gouvernement, qui soutiennent, eux, in fine, que rien, c’est déjà beaucoup.