Ça fait un moment que je n’ai rien publié, et je te prie de m’excuser. C’est que j’ai été pris par un assez gros projet, puisque ukulélé sous le bras, j’ai déménagé aux pieds des Cévennes après plus de vingt ans passés à Paris.
Je me retrouve dans un environnement où foisonnent les faiseurs en tous genres, y compris dans le genre artistique, ce qui n’est pas sans me rappeler mes jeunes années bruxelloises, en version dadanarchiste du sud.
Pour te dire, ça ne faisait pas deux semaines que j’étais arrivé dans mon village que je me retrouvais à jouer et chanter Gainsbourg, Brassens et Nino Ferrer devant un public au cours d’une fête privée, entraîné dans cette petite aventure par un autre voisin, musicien professionnel de son état.
Et tu sais quoi ? Non seulement je n’ai pas subi le trac qui me gâchait ce type d’expérience quand j’étais jeune, mais j’y ai pris un sacré plaisir. On va mettre ça sur le compte de la maturité si tu es d’accord.
Et figure-toi que quelques jours plus tard, le fameux voisin musicien professionnel de son état m’appelait pour me dire qu’il avait écouté mes chansons, qu’il avait pris la liberté d’en parler à ses contacts, et que si j’étais d’accord, on pourrait peut-être les jouer en public tous les deux, à la cool.
Alors tu penses bien que ça m’a flatté, touché et ému.
Tu sais, si je fais ma tambouille musicale dans mon coin à l’aide de prothèses numériques depuis si longtemps, c’est aussi parce que je n’ai jamais retrouvé l’esprit d’ouverture et l’ouverture d’esprit de mes années bruxelloises (New York et Paris, malgré leurs qualités indéniables, sont des villes hélas assez peu dadanarchisantes, pour des raisons rétrospectivement assez compréhensibles, mais ce n’est pas le sujet…). Toujours est-il que je ne devais pas avoir abandonné tout espoir de recroiser un jour cet esprit, sans quoi je ne me serais sûrement pas fait chier à m’apprendre la guitare et le ukulélé pour pouvoir chanter mes chansons au débotté si d’aventure, l’occasion se présentait.
Et voilà donc que d’aventure, elle se présente, même qu’à l’heure où je t’écris, on a fait une première répète et c’était drôlement chouette !
On verra où ça mène, si ça aboutit, si j’aurai des trucs à publier ici ou ailleurs, mais je voulais t’en informer en premier, parce que même si je finis par boucler la boucle en délaissant le virtuel au profit du monde réel, je te dois bien ça.
La bise,
Vincent, aka @sknob.