(Première publication sur sknob’s other posterous)
Je suis un créateur de contenus. Vous trouverez ma musique ici ou là, mes dessins encore ici ou ailleurs.
Mes œuvres sont téléchargeables gratuitement par n’importe qui, dès lors qu’elles ne seront pas utilisées à des fins commerciales.
En clair, tu veux écouter pour ton plaisir ? C’est gratos. Tu veux utiliser un morceau dans ton film ou ta pièce ? Si ton film ou ta pièce n’a pas de finalité commerciale (distribué ou présenté gratuitement), c’est gratos pour toi aussi. Si ton projet a un financement, et qu’il faudra payer pour le voir, alors tu me paies. On négociera une rémunération, calculée en fonction du temps que je devrais consacrer au projet, car mon morceau en lui-même n’a pas de valeur marchande intrinsèque.
C’est dingue ? Non, c’est normal. On n’est plus au XXe siècle.
On peut et on doit repenser la relation entre le créateur et l’utilisateur (je ne veux pas dire consommateur. Beurk.)
Pourquoi je te parle de ça ?
En raison de la tempête du jour autour de la décision de Free.fr de bloquer la pub sur Internet au niveau de sa box.
Certes, la neutralité du Net est sacrée et non négociable.
Mais, la pub, ce n’est pas un contenu comme un autre. Imagine que tu doives te taper une pub à chaque fois que tu passes un appel téléphonique.
Aux USA, il faut compter 15 à 20 minutes de pub par heure à la télé. Du coup, elle est impossible à regarder, leur télé, mais surtout, les ligues de vertu menacent de boycotter les annonceurs qui passent leurs spots lors d’émissions jugées subversives (les têtes qui explosent en gros plan, ça va, mais point de nichons ou de gros mots !). Les annonceurs mettent la pression sur les chaînes, qui mettent la pression sur les créateurs, qui obtempèrent.
Eh bien c’est exactement pareil sur le Web, devenu insupportable, mais surtout dont l’accès aux contenus est ainsi menacé au moins autant par la pub que par la « censure » que constitue pour certains le blocage de la pub. C’est même le New York Times qui le dit. Du reste, il suffit de surfer sur les sites américains pour s’en convaincre.
Il faut imaginer d’autres modèles économiques. Notamment pour contourner les intermédiaires devenus inutiles (lorsqu’ils ne sont pas nuisibles) avec la dématérialisation des biens et les moyens d’autopromotion sur Internet.
Or, il n’y a pas que la pub et des paywalls dans la vie. Un exemple éclatant (mais qui peine à percer en France, arcboutée sur ses vieux schémas) : Flattr, plate-forme de « micropaiements sociaux » imaginée par un des fondateurs du Pirate Bay. Regardez la courte présentation du service ou mieux, sa présentation par son créateur lors de son inauguration.
Lui, il a tout compris.
Alors les discussions d’arrière-garde sur l’#adgate ne démontrent qu’une seule chose : que la pensée TINA gangrène toute la société…